Virgin Gorda
BVI (Iles vierges Britanniques) - avril / mai 2025
Après avoir lézardé à Saint-Martin sous un soleil bienveillant et dans une ambiance métissée franco-hollandaise, nous mettons cap au nord vers les Îles Vierges britanniques, ou British Virgin Islands (BVIs) pour les intimes. L’archipel, joyeusement éparpillé sur l’Atlantique, se compose de quelques perles bien connues comme Tortola, Virgin Gorda, Anegada ou encore Jost Van Dyke. À quelques milles nautiques seulement, leurs cousines américaines nous faisaient de l’œil, mais l’idée de jouer aux ambassadeurs de la paperasse pour obtenir les visas… disons que nous avons préféré laisser l’aventure bureaucratique pour une autre fois.
Virgin Gorda, les caraïbes à l’anglaise
C’est à Virgin Gorda, que nous mettons pied à terre pour la première fois dans les BVIs. Changement de décor : les accents prennent un tour résolument british, les pubs remplacent les lolos, et la courtoisie un brin formelle s’invite à bord. La ville – ou plutôt le petit bourg maritime – n’a rien d’une capitale trépidante, mais elle a ce charme tranquille et coloré des lieux où le temps prend son thé à cinq heures.
Nous y faisons escale par obligation administrative : c’est ici que s’effectue la clearance d’arrivée. Mais ce passage, loin d’être une simple formalité, nous réserve une jolie surprise : Lucien, en flânant le long de la marina, met la main sur son tout premier dollar, impeccablement propre et aussi soigneusement plié qu’un billet de Monopoly. Signe du destin ? En tout cas, c’est une trouvaille symbolique dans cette zone où, même si l’Union Jack flotte fièrement, le dollar américain règne en maître, héritage d’une proximité commerciale (et géographique) avec les États-Unis.
Nous ferons escale ici deux fois : à l’arrivée pour la fameuse clearance, et au départ, pour… la même chose, version sortie, mais aussi pour l’avitaillement en vue de notre prochaine grande traversée vers les Bermudes (sept jours tout de même !). Trouver de l’eau en bouteille d’un litre fut une épreuve digne d’une chasse au trésor… D’ailleurs, elle s’est soldée par un échec. Nous sommes reparties avec 240 bouteilles de 0,5 Litres ! En revanche, le rayon sodas ressemblait davantage à un festival coloré : toutes les variétés possibles et imaginables ! Et non, nous ne nous sommes pas laissés tenter !
Le Baths
L’attraction vedette de Virgin Gorda, ce sont les Baths – un site géologique unique où de gigantesques blocs de granit ont été posés là comme par une main divine un peu joueuse. Cela crée un dédale de tunnels, de cavernes et de passages aquatiques que l’on explore en marchant, en nageant ou en rampant (selon son niveau d’enthousiasme ou de souplesse).
C’est donc le soir, à l’heure où les foules désertent les lieux, que nous rejoignons les Baths en annexe. Une fois à proximité des bouées, il faut sauter à l’eau et nager jusqu’à la plage pour rejoindre l’entrée… ou dans notre cas, la sortie, car nous avons abordé ce labyrinthe minéral à rebours.
Le mouillage de rêve (à côté des Baths)
Notre mouillage pour la nuit, juste à côté des Baths, est ce qu’on appelle un coin de paradis sur-mesure. Les galets parfaitement lisses, polis par le temps et les embruns, s’alignent avec grâce dans une eau turquoise à faire pâlir une carte postale. Ceux qui ont visité les Seychelles y verront une certaine ressemblance, et ils n’auront pas tort : même ambiance de bout du monde, mêmes couleurs irréelles.
Le sable, quant à lui, est si fin qu’on hésite à le fouler, de peur de troubler une scène aussi parfaite. Le mouillage est calme, la nuit douce, et les étoiles nombreuses. Bref, un moment suspendu entre mer et roche, entre aventure et contemplation.
Nuitée à Saba Rock
Nous avons ensuite jeté l’ancre près de Saba Rock, une minuscule île transformée en bar chic et lieu de mouillage tout sauf banal. Le mouillage, bien que sauvage en apparence, n’était pas désert pour autant : quelques voiliers se dandinaient autour de nous, dont un en particulier qui s’est avéré être le bateau copain des copains du Kubilai – le monde est petit en mer, surtout quand il flotte.