Navire PYTHEAS - Transatlantique 2024 - départ du Port de carnon (34)

Terceira

juin / juillet 2025

Terceira, c’est un concentré d’histoire, de fête et de verdure. Capitale culturelle de l’archipel, l’île mélange monuments classés, villages pittoresques, traditions vivantes et paysages sculptés par les volcans. Notre camp de base : Angra do Heroísmo, joyau classé à l’UNESCO.

Angra do Heroísmo : charme et églises colorées

Notre arrivée à Angra do Heroísmo avait un parfum de carte postale. Le port, blotti au pied de la ville classée à l’UNESCO, nous offrait une vue directe sur la grande église bleue, véritable star locale. Sa façade pastel, encadrée de blanc, domine les quais et attire l’œil dès qu’on entre dans la baie. Non loin, sa “petite sœur” rose joue la note originale – deux clochers, deux ambiances. Sofian, m’a offert une version miniature de l’église bleue pour décorer nos murs, un souvenir qui sent bon les embruns et la douceur açorienne.

Devant l’église, trône une statue en bronze de Vasco da Gama, l’explorateur portugais qui, au XVe siècle, a ouvert la route maritime vers l’Inde et marqué l’histoire des grandes découvertes.

Amarré à couple dans ce charmant port, nous avions tout le confort pour profiter à fond de cette charmante ville qui a su nous séduire haut la main ! Angra est un dédale charmant d’histoire, de ruelles pavées, bordées de maisons pastel aux balcons fleuris. Les places respirent la tranquillité avec leurs bancs à l’ombre des arbres. Les enfants, eux, ont élu domicile au parc de jeux immense situé sur les hauteurs, juste au-dessus du bar du club nautique avec une jolie vue plongeante sur les falaises. 

Nous avons commencé notre exploration culturelle par le jardin du duc de Terceira pour remonter vers son « obélisque » ou plutôt son Memória a D. Pedro IV qui domine la ville. Puis, véritable coup de cœur : nous sommes redescendu vers le Museu de Angra do Heroísmo (MAH). Installé dans un ancien convent franciscain, ce musée est un concentré de trésors. Collections d’art religieux, archives historiques, maquettes de navires, salle des “curiosités technologiques” avec véhicules anciens, instruments et objets du quotidien d’époques révolues… Même les enfants ont adoré se perdre dans les couloirs voûtés. Et tout ça pour un tarif presque symbolique : 2 € par adulte (de mémoire) – le genre de découverte qui fait plaisir autant au portefeuille qu’aux yeux.

Nous avons également visité le fort de la ville (Forte de São Sebastião), vigie séculaire qui garde l’entrée de la baie depuis le XVIe siècle. Ses murs massifs, ses canons et sa vue panoramique racontent à eux seuls des siècles de batailles, de pirates et de tempêtes.

Terceira est aussi une île qui vit au rythme des fêtes. Et chaque soir, à Angra, nous entendions la musique résonner dans les rues et le coup de canon qui annonçait le début des festivités – un rituel qui n’est pas sans nous rappeler les fêtes votives de notre région ! Du coup, cela nous a paru tout à fait habituel.

Côté assiette, notre coup de cœur absolu s’appelle O Cachalote by Junia. Frank et Peter y proposent un steak on stone inoubliable : la viande arrive crue sur une pierre volcanique brûlante, et chacun la fait griller à son goût. Nous avons partagé un Chateaubriand d’anthologie, accompagné d’un vin… Iron Maiden. Oui, le groupe de heavy metal. Conversation inévitable avec le patron autour du Hellfest (devine qui a animé le débat ? Selim évidemment). Et, cerise sur le gâteau de cette rencontre : nous sommes repartis avec une autre bouteille offerte. Merci patron !

Angra est une ville qui invite à flâner. Boutiques d’artisanat, cafés aux terrasses animées, odeur du pain chaud qui s’échappe des boulangeries… Pâtisseries qui pour le coup nous ont moins plus. Lucien, lui, a trouvé le sac parfait pour la rentrée. Un souvenir à la fois pratique et chargé d’histoire maritime, acheté à quelques pas du port. Ici, même le shopping garde un parfum de voyage.

Tour de l’île en voiture

Et comme à chaque fois, nous avons loué une voiture pour pouvoir arpenter les différents spots de l’ile ! Si nous retiendrons surtout Angra de Heroismo pour Terceira, nous avons quand même fait quelques haltes sympathiques :

Centre – On a commencé par le centre pour rejoindre le cœur volcanique de l’île. Dès les premiers kilomètres, la route serpente entre des champs d’hortensias aux fleurs bleues et violettes qui bordent les prairies comme des haies vivantes. La floraison était vraiment spectaculaire, au point de se demander si il y avait vraiment des feuilles sous les fleurs ?!  Les Furnas de Enxofre s’annoncent par une légère odeur de soufre avant même d’être visibles. Sur le site, la terre fume et bouillonne, et la végétation, étonnamment verte, semble apprécier cette chaleur naturelle. Après cette immersion géothermique, changement total d’ambiance avec la Gruta do Natal : un réseau de tunnels de lave figés depuis des milliers d’années. Casques vissés sur la tête et charlottes glamour (pour protéger des chocs et de la poussière), nous avançons dans un univers minéral où chaque paroi raconte une coulée passée. Les enfants sont aux anges.

Est – Comme partout aux Açores, les vaches, placides et toujours impeccablement coiffées (merci le vent atlantique), semblent poser pour un catalogue agricole de luxe. L’océan, au loin, scintille entre deux collines, et chaque virage dévoile un nouveau tableau. Pause à Praia da Vitória, petit village charmant et grande plage de sable doré qui s’étire en arc de cercle. 

Ouest – Côté ouest, la route plonge à nouveau vers l’Atlantique pour rejoindre le Faro da Serreta. Battu par les vents et les embruns, ce phare solitaire a un petit air de bout du monde. Le grondement des vagues sur les falaises noires est hypnotisant. On termine par une immersion dans la nature sauvage des réserves forestières de Serrata et d’un parc à Mata da Serreta : sentiers ombragés, mousses épaisses, fougères géantes et arbres tordus par les tempêtes. Ici, le silence n’est interrompu que par le vent dans les feuilles et le chant discret des oiseaux.