Sainte-Lucia
Janvier / février 2025
À l’origine, Sainte-Lucie n’était censée être qu’une simple escale technique, le genre de stop obligé où l’on tamponne quelques papiers avant de repartir illico. Spoiler alert : on est restés plus longtemps que prévu. En l’espace de quelques jours, cette île est devenue un véritable coup de cœur, entre ses baies sauvages à tomber par terre, ses fonds marins incroyablement préservés et son ambiance qui jongle habilement entre authenticité africaine vibrante et complexes de luxe tout droit sortis d’un décor colonial british. Un mélange déconcertant mais fascinant, où l’on passe d’un marché animé aux couleurs éclatantes à un resort cinq étoiles où une nuit coûte aussi cher qu’une année de courses pour nous.
Rodney Bay : formalités et Boat People hors de prix
Nord Ouest
Premier stop à Rodney Bay, l’escale express dédiée aux démarches administratives, où nous avons appris que « rapide » et « immigration » ne vont jamais ensemble. Heureusement, la marina était coquette, avec un vrai charme colonial britannique, ce qui nous a permis de patienter sans trop perdre patience.
Côté mouillage, l’eau était claire mais légèrement vaseuse. Rien de bien engageant pour la baignade, mais Jean-Luc a su rentabiliser le temps en nous remontant des coquillages façon Lambis XXL pour notre collection de trésors.
Moment folklorique du jour : l’arrivée de « M. Boat People », un marchand flottant qui accoste directement les bateaux pour proposer tout et n’importe quoi à des prix indécents. Mais bon, difficile de résister à son gâteau à la banane qui sentait divinement bon, et à ses fruits et jus de fruits frais dont il vantait les bienfaits avec un enthousiasme irrésistible. Le tout payé à prix d’or, » c’est pas cher, c’est pas cher » qu’il disait… mais après tout, l’expérience fait partie du voyage !
Soufrière Bay : Robinson Crusoé en version snorkeling
Sud Ouest
Faute de place à Piton Bay, nous avons posé l’ancre dans la sublime Soufrière Bay, un vrai aquarium grandeur nature. L’eau y était d’une transparence irréelle, bourrée de poissons de toutes les couleurs et… d’anguilles. Oui, des anguilles, qui ondulaient paisiblement dans les herbiers, ressemblant à s’y méprendre à de petits serpents de mer. Un peu déstabilisant au début, mais fascinant à observer.
Les enfants, eux, ont vite adopté leur routine : nager jusqu’à la plage et jouer aux Robinson Crusoé. Seuls, sans adultes, en totale autonomie. Un bonheur absolu pour eux et un stress contenu pour nous (merci aux jumelles pour la surveillance à distance).
Mais ce qui rend Soufrière Bay unique, ce n’est pas seulement la beauté des fonds marins, c’est aussi son ballet incessant de boat people. Un vrai supermarché flottant ! En moins d’une heure, nous avons vu défiler :
– Un vendeur de colliers artisanaux
– Un pêcheur proposant un magnifique thon tout frais
– Un service improvisé de ramassage des poubelles
– Et probablement quelqu’un pour nous vendre la lune si on était restés plus longtemps
Cette fois-ci, nous avons su résister à la tentation, faute d’avoir anticipé un passage au distributeur. Mais Selim, lui, a passé une expérience magique en donnant un cours de pilotage d’annexe à un gamin du coin. Le jeune entrepreneur cherchait à se faire quelques sous en récupérant les poubelles des bateaux, et Selim a accepté de lui donner un coup de main… et quelques conseils de navigation. Un échange simple et spontané, qui nous a laissés avec un sourire en coin et une bonne dose de bonne humeur.
Pendant ce temps, Jean-Luc et Florence se la coulaient douce dans des bains chauds naturels, profitant des cascades, pendant que nous, plus pragmatiques, étions assignés au bateau pour avancer sur le boulot. Et toujours ces pélicans gris, qui nous offraient un spectacle de plongée en piqué à chaque repas.
Piton Bay : luxe, calme et profondeur abyssale
Sud Ouest
Après Soufrière, nous avons finalement réussi à obtenir une bouée à Piton Bay, et là… waouh ! L’ambiance était surréaliste : d’un côté, un hôtel ultra-luxueux à 2000€ la nuit, de l’autre, nous, accrochés à notre bouée à 20€ la nuit, profitant gracieusement des transats, hamacs, plongeoirs et autres petites installations du resort. On ne va pas se mentir, le rapport qualité-prix était imbattable.
Mais ce qui nous a le plus marqués, c’est le contraste entre la surface et les profondeurs. Les Pitons sont aussi vertigineux au-dessus de l’eau qu’en dessous, et la sensation de se baigner à l’entrée d’un gouffre sous-marin était à la fois magique et légèrement intimidante. Dès qu’on s’éloignait un peu, le fond, où des murènes, des anguilles et des bancs de poissons colorés évoluaient dans une harmonie parfaite, disparaissait dans le bleu profond, laissant place à un univers profondément mystérieux et sombre.
Lucien, lui, était dans son élément. Quand il n’était pas dans les jeux de plage, il partait tel un véritable poisson explorer avec son paddle et son masque de snorkeling, (et pas toujours avec notre accord !), plongeant dans cette piscine naturelle aux mille merveilles. De temps en temps, quelques tortues faisaient leur apparition au loin, venant reprendre leur souffle avant de replonger tranquillement dans l’infini bleu.