Navire PYTHEAS - Transatlantique 2024 - départ du Port de carnon (34)

Majorque

Mallorca - septembre 2024

Après une seconde traversée qui nous a bien secoués – mais avec quand même quelques dauphins pour nous faire un petit show sous l’étrave – nous avons trouvé refuge au port de Pollença, au nord de Majorque. La météo en Méditerranée en septembre, c’est un peu la roulette russe, et cette fois, c’était coup de vent sur coup de vent. Du coup, hop, direction Pollença, réputé pour être plutôt bien abrité. Même sonnée par le mal de mer, j’ai été agréablement surprise par la beauté de l’île. On m’avait vendu Minorque comme la plus préservée des Baléares, donc je ne m’attendais pas à être ébloui par Majorque. Et pourtant, ses reliefs majestueux (beaucoup plus que Minorque) et ses vieilles pierres ont su me séduire. La ville reste agréable, avec des jolies villas, parfois au charme pittoresque, un charmant front de mer tout en pierre, et des très belles villes au charme médiéval aux alentours. Bref, Majorque a bien plus à offrir que je ne l’imaginais !

Le Port de Pollença : entre charmes et canadaires

Nord – Nord Est

On pensait débarquer directement à Pollença… mais surprise, Pollença est en fait un peu plus loin, accessible en bus. Ici, nous étions au Port de Pollença, version plus moderne, mais tout à fait agréable à vivre avec son front de mer, tout en pierre. Les pontons étroits s’avancent dans l’eau à intervalle régulier, et les gens s’y installent avec leurs chaises et transats, se créant ainsi leur petite presqu’île personnelle. Ça donne un côté « roi du monde », sauf qu’ils ne bougent pas d’un centimètre.

Le port regorge de charmantes échoppes et de petits restaurants qui donnent bien envie de s’attabler. Malheureusement, on n’avait jamais faim au bon moment. Cela dit, on a quand même succombé à une crêpe à la glace au bord de l’eau… il y a des tentations auxquelles il est difficile de résister !

Le fait insolite du coin, c’est la base militaire juste en face de notre mouillage. On a vu les fameux canadaires démarrer sous nos yeux. Le bruit des moteurs est impressionnant, mais le plus flippant, c’est quand l’un d’eux s’est allumé juste devant nous, le nez pointé vers notre bateau. Pendant un instant, on a sérieusement cru qu’il allait nous foncer dessus. Fort heureusement, ce n’était qu’une fausse alerte… mais une alerte tout de même !

Alcudia : une immersion dans l’histoire Majorquine

Nord – Nord Est

En bonne passionnée d’histoire et amoureuse invétérée des vieilles pierres, j’ai bien sûr insisté pour aller visiter la charmante ville d’Alcudia, ancienne capitale de Majorque. On ne peut pas résister à l’appel des murailles médiévales, surtout quand elles cachent encore le cœur de l’ancienne ville de Pollentia. Un vrai plaisir à parcourir, même si, en arpentant les remparts, mon vertige a eu son petit moment de gloire… et surtout, je vivais dans la terreur que Célian ne se penche trop au-dessus des filières. C’était tout sauf relaxant, je vous assure !

Historiquement, Alcudia comptait trois grandes portes pour accéder à la cité. Deux d’entre elles sont encore là, défiant fièrement le temps, et franchement, elles valent le coup d’œil. Mais le clou du spectacle, c’est la vue depuis les remparts : d’un côté, les toits pittoresques de la ville, et de l’autre, un panorama à couper le souffle qui nous offre même un aperçu lointain de la mer. Un régal pour les yeux… si vous ne faites pas trop attention à la hauteur, évidemment !

Dès notre arrivée, nous avons entamé un tour express des calas en mode marathonien : une nuit, une cala ! Autant dire qu’en quelques jours, nous avions fait le tour de l’île. Cette période a aussi marqué l’arrivée de nos amis, Damien, Virginie, Tony et Lydia. Nous avons alors exploré ensemble ces petites pépites de la Méditerranée. Minorque, avec son côté sauvage, tranche agréablement avec ses grandes sœurs Majorque et Ibiza, malgré toujours quelques hôtels qui défigurent les quelques villes.

À l’assaut du Far de Formentera : entre vertige et vitesse

Nord – Nord Est

Après avoir imposé ma jolie escapade médiévale à Alcudia, c’était au tour de Selim de faire valoir son itinéraire. Et évidemment, rien de moins qu’un grand classique : direction le Far de Formentera, parce que, bien sûr, on n’a jamais assez vu de phares… Cette fois, on prend encore le bus, avec un chauffeur apparemment sorti tout droit de Fast & Furious. La route ? Un peu trop vertigineuse à mon goût, en mode « je frôle les falaises à la vitesse de la lumière ». Ce qui m’a un peu rassurée, c’est que je n’étais pas la seule à m’accrocher à mon siège – la famille française derrière nous, allait aussi de son commentaire : « il a l’habitude ». Certes, l’habitude ou l’adrénaline, qui sait…

Une fois en haut, après avoir survécu à ce rallye involontaire, nous avons été récompensés par un panorama à couper le souffle. Mais pas le temps de trop s’attarder, car il fallait déjà redescendre avec un nouveau chauffeur cascadeur. Heureusement, la descente était un peu plus douce, et pour détendre l’atmosphère (et mes nerfs), je me suis amusée avec les enfants à compter les chèvres en liberté. Résultat ? Presque une dizaine quand même !

Formentor : leçon de lasso

Nord

À seulement 20 minutes de notre mouillage, difficile de résister à l’appel du paradis qu’est la plage de Formentor. Avec ses eaux turquoise dignes de rivaliser avec Minorque et des poissons peu farouches qui nagent tout autour de nous, on s’y serait cru dans une carte postale.

Mais avant de savourer ce décor de rêve, il fallait d’abord s’amarrer. Les fonds étant protégés, bouée obligatoire ! Selim en a donc profité pour me former à l’art du mouillage via bouée, et autant dire que c’était tout un programme : créer un lasso avec les amarres, viser, attraper la bouée d’un geste technique parfait… Facile, non ? Bon, après un premier échec mémorable (la gaffe, c’était clairement pas l’idée du siècle), la technique du lasso a fini par payer, et nous voilà amarrés.

Le seul bémol dans ce paradis ? Quelques énormes navettes touristiques qui venaient s’incruster au ponton, et un seul restaurant de plage qui nous a assommés avec ses prix délirants : 16 euros la salade basique, composée par nous-mêmes ! On a beau être en vacances, y’a des limites…

Pollença (ville)

Nord

Depuis notre mouillage à Port de Pollença, il était temps de découvrir le « vrai » Pollença, celui avec ses charmantes maisons en pierre et son authenticité. Vingt minutes de bus plus tard, nous y étions ! Et là, grande quête familiale : retrouver l’hôtel d’enfance de Mamie Claire… avant de réaliser qu’il n’était pas à Pollença, mais à Llança. Oops, petite erreur de communication ! Heureusement, la journée fut illuminée, littéralement, par une œuvre lumineuse et musicale découverte dans une chapelle. Une installation artistique qui m’a beaucoup plu, avec ses jeux de lumière et de sons délicats. Lucien, de son côté, a eu droit à un petit cours de vocabulaire : « C’est quoi un calvaire ? » Eh bien, mon grand, tu vas vite le comprendre en grimpant les 365 marches (rien que ça !) du fameux Calvari pour atteindre la petite chapelle perchée tout en haut. Ils n’ont pas choisi ce nom au hasard, crois-moi !

Et bien sûr, c’était dimanche… et le dimanche, tout est fermé. Snif. Après une petite averse et un tour rapide au parc pour enfants (leurs rires au moins égayaient la pluie), il ne nous restait plus qu’à sauter dans le bus pour un retour express.

Palma : un ville riche en histoire

Sud Ouest

Avec la reprise du travail (vive le télétravail en mer !), nos explorations se concentrent surtout sur les week-ends. Par chance, nous sommes tombés sur les journées du patrimoine ! Bus gratuit jusqu’à Palma (1h30 de route environ) et, cerise sur le gâteau, visite gratuite du palais royal. J’étais ravie de retrouver l’agitation d’une ville animée, Selim un peu moins… jusqu’à ce qu’il tombe sous le charme festif de Palma. Et il a vite été conquis après un bubble tea bien frais et une glace ayant remporté une médaille d’or à un concours international ! Oui, rien de tel pour se faire à l’idée de troquer la mer contre l’asphalte et le soleil écrasant quelques heures…

Car fuyant le mauvais temps du nord, nous avons retrouvé un soleil éclatant qui illuminait la Plaça Major et ses alentours. La cathédrale, majestueuse avec sa façade gothique unique, trônait devant nous, et juste en face, le palais royal, témoignage de l’histoire fascinante de la ville. On se balade dans une ville où l’empreinte musulmane est encore bien vivante, ayant occupé Palma entre 900 et 1200. En attendant la gratuité des visites du palais (15h ce jour là pour les Européens, on ne dit pas non), nous avons visité les bains arabes, datant du Xe siècle – petite parenthèse dans le passé, où l’on pouvait presque sentir les vapeurs d’un autre temps.

Une fois 15h sonné, direction le palais du roi. Grandiosité à chaque étage, avec des pièces magnifiquement aménagées. Franchement, je ne dirais pas non à un bureau comme celui de la Reine ! Et comme si cela ne suffisait pas, nous avons enchaîné avec la tournée des églises, chapelles et couvents de la ville. Maintenant, Célian connaît les vitraux de Palma mieux que quiconque, du bout de ses petits doigts experts.

Sóller et Port de Sóller et son petit tramway historique

Ouest

Le 26, Jean-Luc, notre valeureux compagnon de traversée, nous a enfin rejoints ! Pour fêter ça, on s’est offert une dernière petite virée à Sóller avant de quitter définitivement Majorque. Après 1h30 de bus à zigzaguer entre les montagnes avec des vues à couper le souffle, nous avons découvert cette charmante ville, célèbre pour son train en bois historique (qu’on n’a malheureusement pas eu le temps de tester) et son petit tramway tout aussi pittoresque. Ce dernier nous a déposés directement au Port de Sóller, après un détour par un petit restaurant adorable où l’on s’est régalés.

Le Port de Sóller, un véritable bijou, est entouré de reliefs imposants et baignait dans une ambiance festive. On a même assisté à un concours d’escalade, où Selim s’est demandé si j’admirais davantage les prouesses sportives ou les abdos des concurrents… Après un rapide tour au musée de la marine (fermé, zut !) et un arrêt au mirador pour profiter de la vue, il était déjà temps de reprendre le bus.