Navire PYTHEAS - Transatlantique 2024 - départ du Port de carnon (34)

La Guadeloupe

mars / avril 2024

Ah, les Antilles… Ses eaux turquoise, ses punchs trop sucrés et ses enfants qui courent pieds nus sur les pontons pendant que les adultes essaient vaguement de suivre le planning. On pensait ralentir, profiter tranquillement… et puis finalement, c’était plutôt : « on dépose un équipier, on en récupère deux, on traverse trois îles, et hop, un tourbillon de souvenirs en tongs ». Voici nos dernières semaines dans les eaux guadeloupéennes – où même les iguanes ont l’air plus détendus que nous.

La Guadeloupe

Le Gosier & le port de Bas du Fort

Nous avons posé les pieds aux Saintes avec une mission : déposer Paula. Oui, l’heure des adieux a sonné… Paula, notre héroïne discrète, à la fois copilote de l’arche flottante et dompteuse d’enfants à plein temps, s’en est allée après une folle virée aux Grenadines. Selim et moi aurions pu ériger une statue en son honneur. On ne l’a pas fait (manque de béton), mais le cœur y était. Heureusement, la perspective de retrouver les copains en Guadeloupe a permis de sauver nos morals !

Pas le temps donc de se noyer dans nos larmes salées : après une nuit à la bouée, cap sur le mouillage du Gosier pour une opération « récupération des sacs de Damien et Virginie », puis escale express à Bas du Fort pour récupérer toute la tribu. Alors oui Virginie, j’ai dit que le soir, un petit haut léger était parfois nécessaire mais ce n’était vraiment pas obligé de ramener une valise entière de vestes !!
À peine arrivés au quai que les enfants filaient déjà canne à pêche à la main, direction le ponton pour une session de « petite pêche » inter-petits mousses.

Et là, surprise ! On recroise Wake Up, un bateau de Carnon qu’on avait déjà croisé en Martinique. Et pour la deuxième fois, nous nous retrouvons sur le même quai au même moment. Le monde est tellement petit !

Mais l’aventure a aussi ses pauses. Pour moi, elle a été marquée par un aller-retour d’une semaine pour les obsèques de mon grand-père. Un grand merci à l’équipage de Wake Up qui m’a déposé à l’aéroport, pendant que la bande poursuivait le périple insulaire.

Les îles de Marie-Galante, Terre Basse et les Saintes

C’est donc sans moi que la petite troupe a poursuivi ses visites la première semaine. Et quel périple ! Le Gosier (où un pêcheur a fièrement offert aux enfants un barracuda mort — oui, mort, une belle queue trimballée comme un trophée puant), Marie-Galante et ses distilleries, puis Terre Basse avec ses requins citrons. Lucien, surexcité, m’a tout raconté par téléphone : « Maman, y avait des VRAIS requins ! Des citrons, mais VRAIS ! »

La Guadeloupe

Basse-Terre : rivière sens & Bouillante 

De retour, rendez-vous à Rivière-Sens où j’ai retrouvé la joyeuse troupe après avoir récupéré une voiture de location à l’aéroport. En route pour le zoo de Guadeloupe : lémuriens en mode selfie, racoon discrets, et marmaille au taquet. Ensuite, baignade dans les sources chaudes de Bouillante (oui, oui, c’est bien comme ça qu’on l’écrit !). Torrent brûlant + mer + iguanes blasés = formule gagnante. C’était très agréable !

On a poursuivi notre remontée vers la Réserve Cousteau, avec mouillage à Malendure. À coup d’annexe, on a exploré les îlets Pigeon (pas très glamour comme nom, mais super spot !). Festival de poissons perroquets XXL : un vrai bonheur pour les yeux, un peu moins pour les coraux fatigués par les touristes palmes aux pieds.

Puis… le moment redouté. Les adieux. Damien et Virginie ont loué un gîte pour finir en beauté : lit plat, douche sans tangage, luxe quoi. On s’est retrouvés à la Maison du Chocolat (pas Willy Wonka, mais presque) pour une initiation cacao : cabosses, fèves, cacaoyers, de quoi faire frétiller les papilles et enrichir le vocabulaire des petits.

 

Les Saintes

De notre côté, retour aux Saintes. Juste à temps : il y avait un trou dans notre planning, ma cousine n’avait pas pu nous rejoindre pour raison de santé, et paf, Samir (l’oncle de Selim) dégaine : « Et si j’envoyais Shirine ? » Banco. En attendant, petit kiff aux Saintes : île coup de cœur de Selim. Maisons créoles pleines de charme, tourments d’amour a gogo (leur spécialité, un petit gâteau fourré coco pour les puristes, ou goyave ou encore banane), buggys électriques, bars qui sentent bon le rhum vieux, iguanes posés comme des philosophes, et bien sûr, les éternelles poules et chèvres en freestyle.

Tous les jours, baignade sur l’épave du Lyyndy (oui, avec deux “y” pour faire stylé) qui repose juste là, tranquille, à deux coup de palmes de notre bateau. Bars, sable, tongs, bonheur.

Shirine débarque, un coup de vent nous cloue quelques journées de plus, puis : marathon express ! Guadeloupe → Antigua → Barbuda → Saint-Barth → Saint-Martin. Objectif : tout voir, tout faire, en dix jours chrono avant son vol retour.

La Guadeloupe

Rivière sens & Deshaies

Retour en Guadeloupe pour commencer, avec un passage marquant à Rivière-Sens où l’on retrouve Salem, un vieil ami de Leïla (nb : la maman de Selim pour les moins attentifs), un peu le sage local. Barbecue, souvenirs d’Algérie, jardin tropical et discussions à rallonge dans sa belle maison.

Puis cap sur Deshaies (prononcez Déhé, si vous voulez éviter les regards étranges), où Salem nous rejoint pour la visite du jardin botanique : nourissage de lorriquets, aras, plantes exotiques, cascades zen, et vue panoramique. Et au village, une ambiance chill, des restos cools, bref la vibe parfaite.

On termine sur une note… dentée. En mer vers Antigua, on pêche un barracuda, cette fois bien vivant, bien gros, bien moche, bien flippant. Brrrrr. On l’a relâché. Lui aussi devait avoir un planning chargé. Par contre, par peur de me faire mordre, je l’ai un peu jeté trop près de la jupe (pour ne pas dire contre la jupe)… j’espère qu’il a pu s’en remettre car il a semblé couler sonné…