Navire PYTHEAS - Transatlantique 2024 - départ du Port de carnon (34)

Cabrera

Définitivement notre coup de coeur sauvage !

Septembre - Octobre 2024

Imaginez une île inhabitée, protégée, où les eaux cristallines abritent des poissons curieux, et où la biodiversité méditerranéenne s’épanouit encore en toute sérénité. Vous y êtes ? Bienvenue à Cabrera. Petite merveille naturelle, cette île préservée, marquée par des histoires tragiques et d’autres temps, nous a conquis.

Pour Lucien et Célian, c’était surtout le goût de la liberté. Le mouillage, hyper protégé et accessible uniquement sur bouée (avec réservation obligatoire), était si calme qu’on les laissait voguer à leur guise. Lucien, maître du paddle, embarquait Célian pour rejoindre les plages sauvages, heureux comme jamais. Comment leur imposer l’école dans un cadre pareil ? Résultat : record de Lucien, 8 heures de paddle en une seule journée !

Lucien, on te fait la promesse : si la météo le permet, on y retournera l’an prochain !

Une ile prison chargée d’histoire

Sous ses allures paradisiaques, Cabrera cache une histoire bien plus sombre. Ancienne prison, elle a vu plus de 9 000 soldats napoléoniens y être abandonnés, sans provisions, condamnés à une survie de fortune. 3 600 seulement en sont revenus vivants. Nous avons même pu voir les vestiges d’une de ces habitations précaires.

Bien avant cela, des moines avaient élu domicile sur l’île laissant des vestiges intemporels : leurs tombeaux et leurs ossements, aujourd’hui exposés à leur place d’origine, sous une dalle de verre au rez-de-chaussée du musée (ancienne winerie de l’ile), en sont un silencieux rappel. Le château, perché sur sa colline, veillait autrefois sur l’île pour repousser les pirates venus d’Algérie. Aujourd’hui, il ne reste que des ruines, témoins d’un autre temps.

Et puis, il y a les lézards des Baléares, véritables habitants des lieux ! S’ils ne craignent plus l’homme, c’est peut-être parce qu’ils quémandaient nos sandwichs avec un aplomb digne des plus expérimentés.

Totalement inhabitée depuis 1991, Cabrera n’accueille désormais que des militaires, gardiens de l’île depuis qu’un tenancier collabora avec les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, et des biologistes marins. Ceux-ci ont pris le temps d’expliquer à Lucien qu’ils étaient là pour la « science », et croyez-moi, ça l’a fasciné !

Au total, que trouve-t-on comme « constructions » à Cabrera ? La ruine du château, L’ancienne winerie transformée en musée, une stèle en hommage aux prisonniers napoléoniens morts sur l’île, une ferme en pierre sèche magnifiquement restaurée, un bar (oui, juste un), un mini office du tourisme, une caserne militaire, et c’est tout ! Mais dans ce cadre sauvage et empreint d’histoire, c’est largement suffisant pour s’évader.

On a nagé dans la grotte bleue !

La Grotte Bleue de Cabrera, c’est un peu la promesse d’une expérience féerique… à condition d’y accéder. Accessible uniquement en annexe, l’office du tourisme nous avait d’ailleurs prévenus : « Prenez vos précautions, parce qu’on n’a pas vraiment les moyens de venir vous récupérer si ça tourne mal. » Autant dire que ça pose l’ambiance !

Pour moi, c’était un combo parfait de deux phobies : la peur du noir et celle de l’eau de mer. Mais bon, l’idée d’entendre Selim se moquer de moi pendant des années parce que je ne me serais pas baignée était bien pire. Alors, j’ai pris mon courage à deux mains et j’y suis allée. En hurlant un peu, certes, mais j’ai plongé dans cette eau magique. Et quelle surprise ! Sous l’eau, avec le masque, tout semblait baigné d’une lumière bleue roi, presque luminescente. Comme si la grotte était enchantée. J’en ai profité pour raconter à Célian que c’était un sort de la fée, bien sûr. Et à chaque coup de nage, une traînée lumineuse bleu roi nous suivait, comme si nous laissions une trace magique derrière nous.

D’où vient ce phénomène ? Un effet de la lumière qui pénètre dans la grotte et se réfléchit sous l’eau, amplifiant les teintes bleutées. Mais c’est bien plus amusant de croire à la magie, non ?