Faial
juin 2025
Après cette débarrassé des quelques calamars échoué sur le pont, nous avons installé notre mouillage à Horta, juste à l’entrée du port, ce carrefour mythique des marins qui traversent l’Atlantique. À peine arrivés, nous avons retrouvé Oukiva — rencontrés et quittés aux Bermudes pour ceux qui suivent nos aventures — désormais confortablement installés au ponton, profitant de l’eau et de l’électricité comme des rois du quai… contrairement à nous !
La vie à Horta
Dès notre arrivée, ils nous ont proposé un programme pour le lendemain : visite de la Fábrica da Baleia, une ancienne usine de transformation de baleine reconvertie en musée. Les quelques pièces retracent les différentes étapes du travail dans l’usine, entre photos d’époque, squelette de cétacé et machines impressionnantes. Deux fun facts au passage : on a appris que le mot anglais pour cachalot est “sperm whale” (on vous laisse méditer), et que le pénis de ce même animal mesure… 1m63. Disons que ça relativise certaines conversations.
Le soir même, et pour plusieurs soirées, nous sommes tombés en plein festival Maravilha, véritable fête populaire mêlant la communauté locale et la flotte internationale de passage à Horta. Les rues, la marina et même la mer servaient de terrain de jeu : manèges bricolés à partir de baignoires suspendues ou de planches tirées à la main, percussions endiablées, marionnettes géantes et clowns.
Ces derniers ont d’ailleurs désigné Selim comme volontaire pour monter sur scène. Grand moment pour les enfants, fiers de crier à qui voulait l’entendre : “C’est mon papa ! C’est mon papa !” Pendant ce temps, pour nous, c’était aussi l’occasion de profiter des stands de nourriture : pizza, bifanas, caïpirinhas… Un mélange de saveurs et de bonne humeur. Et comme la plupart des copains de navigation étaient eux aussi en escale à Horta, chaque verre devenait prétexte à des retrouvailles.
Horta nous a aussi offert un autre spectacle : les parterres de fleurs éphémères dessinés au sol pour les processions religieuses. Des chemins colorés, parfumés aux épices, qui s’inscrivent dans la tradition des fêtes du Saint-Esprit. Célébrées dans tout l’archipel, elles changent de visage selon l’île, mais conservent toujours un même esprit : rassembler, accueillir, et partager un repas offert aux participants.
Enfin, que serait une escale à Horta sans passer par le mythique Peter’s Cafe Sport. « Si vous naviguez jusqu’à Horta et ne visitez pas le « Peter Café Sport », vous n’avez pas vraiment vu Horta. »
Le tour de l’île avec Paula
Quelques jours plus tard, nous avons été rejoints par Paula — que nous avions déposée aux Saintes, en Guadeloupe, pour les fidèles de l’histoire — qui a sauté sur l’occasion pour venir nous voir aux Açores. Fidèle à elle-même, elle était bien plus organisée que nous et a immédiatement loué une voiture pour partir explorer Faial.
Le phare de Ponta dos Capelinhos
Première étape : le phare de Ponta dos Capelinhos . En septembre 1957, une éruption volcanique a recouvert la zone de cendres, désactivant le phare et obligeant au retrait de son équipement optique ainsi que des générateurs fraîchement installés. Aujourd’hui, le paysage porte encore les cicatrices spectaculaires de cet événement.
Ensuite, cap sur un petit restaurant conseillé par Oukiva, où nous avons dégusté un poisson délicieux : le baliste, tendre et savoureux.
Les piscines naturelles et le reste de l’île
Sur la route du retour, bref arrêt aux piscines naturelles, très typiques et célèbres aux Açores. Mais après les eaux chaudes des Antilles, la température locale nous a un peu coupé l’envie de piquer une tête…
Partout sur l’île, la vue du mont Pico domine l’horizon. Sa silhouette majestueuse, souvent coiffée d’un nuage, donne à chaque panorama un petit côté carte postale.
Le lendemain, Sofian nous a rejoints pour embarquer sur le ferry en direction de l’île de Pico, aux côtés de l’équipage d’Oukiva et de Lionel, solitaire à bord de son catamaran. Ce fût notre dernière excursion avant lever l’ancre le lendemain, direction Sao Jorge… Après avoir laissé la marque de notre passage maritime bien sûr ! Aux côtés d’Oukiva, et après reconnu les oeuvres de certaines de nos rencontres.