Navire PYTHEAS - Transatlantique 2024 - départ du Port de carnon (34)

Les Bermudes

mai 2025

Après sept jours de traversée, bercés entre grains menaçants et navigation serrée, l’arrivée aux Bermudes a eu des airs de récompense bien méritée. Et là, surprise ! À peine avions-nous jeté l’ancre dans la paisible baie de Saint George’s que j’aperçois, toute excitée : “Il y a Oukiva ! Il y a Oukiva !”. Pour rappel, Oukiva, c’est cette famille qui nous accompagne (virtuellement) depuis trois ans à travers leur chaîne YouTube, inspiratrice de notre propre voyage. Et c’est donc avec eux (parce oui, nous avons desuite sympathisé) que s’est déroulé une grande partie de notre séjour coup de coeur aux Bermudes, entre fêtes, mystères et culture.

Saint George’s, notre ancrage pour le séjour

Nord-Est

Pour ceux qui ne le savent pas, Oukiva, c’est cette famille qui nous accompagne virtuellement depuis trois ans à travers leur chaîne YouTube, inspiratrice de notre propre voyage. Revoir en vrai leur monocoque et partager des sorties ensemble, c’était comme rencontrer les personnages d’un film qu’on adore… mais en tongs !

L’ile, elle, a été un vrai coup de cœur : des ruelles pavées, des bâtiments pastel aux airs de vieille Europe, des canons disséminés un peu partout comme s’il en pleuvait, et des pailles-en-queue (ces oiseaux marins au vol majestueux) qui dansent dans le ciel. Nous avons séjourné dans le mouillage en face de Saint George’s, parfaitement abrité des éléments. Mention spéciale à notre nouveau QG officiel : le marchand de glaces en self-service.

Au cours du séjour, nous avons poursuivi notre exploration de l’ile avec Oukiva, notamment en flânant le long des côtes escarpées du nord de l’ile et en découvrant d’anciens forts britanniques, vestiges d’une époque où l’île jouait les sentinelles de l’Atlantique. Même si le fort St. Catherine était fermé, la balade valait largement le détour : falaises sculptées par le vent, herbes coupées au cordeau et maisons qui respirent la quiétude coloniale. Fait amusant, ici, le chômage est interdit : chacun doit avoir un emploi pour rester sur l’île. Résultat ? Tout est propre, tondu, repeint — plus suisse que les Suisses ! Autre curiosité locale : les jardins sont souvent sans clôture, et il nous est arrivé, plus d’une fois, de passer en plein milieu de pelouses parfaitement entretenues… sans vraiment savoir si on était sur un chemin public ou un jardin privé. Oups.

Enfin, impossible de quitter les Bermudes sans une virée en annexe vers les grottes naturelles. Direction une zone gratuite (et fabuleuse) où, entre stalactites pendues au plafond et piscines d’eau salée, Lucien et Selim se sont livrés à quelques plongeons dans un décor de carte postale avec quelques poissons perroquets qui flânaient paisiblement dans les profondeurs. On s’est tous demandé comment ils étaient arrivés là !

Hamilton : musées, bermudas et déhanchés folkloriques

Sud-Ouest

Grâce à un réseau de bus parfaitement efficace (avec chauffeurs en traditionnel bermuda-chaussettes, s’il-vous-plait !), nous avons multiplié les escapades vers Hamilton, la grande ville des Bermudes. C’est là que nous avons visité le musée du monde sous-marin, parfait mélange d’émerveillement et de sueurs froides : entre les maquettes de calamars géants, les explications scientifiques sur les poches de méthane capables de faire couler des navires (super rassurant avant la transatlantique, merci beaucoup), et les boutons interactifs façon “clic, le bateau sombre”, les enfants étaient ravis… et moi un peu moins ! Bien évidemment, nous avons fait l’acquisition d’un authentique bermuda en ville pour Selim — car comment repartir des Bermudes sans en porter un, voyons ?! Et comme si la ville avait voulu achever de nous séduire, le lendemain, elle s’est parée de couleurs et de rythmes endiablés à l’occasion du Bermuda’s Day : une fête nationale où se mêlent parades, musique, et les inimitables Gombey Dancers — ces danseurs masqués vêtus de costumes chatoyants à plumes, reflet d’un riche métissage afro-caribéen et britannique. À défaut de comprendre chaque pas, on a dansé avec les mains et le sourire.

Royal Naval Dockyard

Pour compléter notre découverte des Bermudes et sous suggestion de Liba (Oukiva), nous avons pris le ferry direction l’ancien port militaire de la Royal Naval Dockyard, vestige impérial réhabilité en quartier touristique avec musées, artisans et palmiers bien coiffés. Trajet en bateau très agréable, si l’on oublie les deux disparitions successives de Célian, aussi rapide et insaisissable qu’un ninja en short : une seconde il était là, la suivante, envolé. Deux sueurs froides, une dizaine de “CÉLIAAAN ?!” affolés, et une bonne leçon de vigilance collective. Une fois nos battements cardiaques redescendus à un niveau raisonnable, pause déjeuner chez Frog & Onion, un improbable bistrot franco-bermudien. Rien qu’au nom, on avait flairé le mélange. Une carte aussi éclectique que savoureuse, une ambiance de pub chic avec accents gallo-atlantiques, et surtout : des tourtes dignes de ce nom.