Navire PYTHEAS - Transatlantique 2024 - départ du Port de carnon (34)

Great Dog & George Dog

BVI - mai 2025

Dans l’archipel infini des mouillages BVIs, il existe des îlots qu’on pourrait presque louper si l’on cligne des yeux trop longtemps. C’est le cas des Dog Islands, posées là entre Virgin Gorda et Tortola comme une portée d’îles miniatures, mais riches en surprises. Bref, un vrai terrain de jeu pour palmes, masque et curiosité bien affûtée.

Great Dog : plongée parmi les avions-requins

C’est à South Bay, sur la côte sud de Great Dog, que nous avons mouillé l’ancre le temps d’un snorkeling mémorable. En journée, on ne peut pas stationner pour la nuit, alors on s’accroche à l’une des trois bouées rouges, bien alignées, qui marquent l’accès à une curiosité locale : trois épaves d’avions immergés, déguisés en requins. Oui, vous avez bien lu : trois vieux avions volontairement coulés pour créer un récif artificiel, et décorés. Résultat : une plongée surréaliste, mi-musée sous-marin, mi-aquarium de science-fiction.

Mais attention, l’ambiance n’est pas que touristique. Un duo de poissons territoriaux (de type “petits mais teigneux”) a décidé que leur espace vital coïncidait pile avec celui de Selim, qui explorait un peu trop librement. Si Selim ne semblait pas y prêter attention, le duo tentait attaques frontales, zigzags intimidants : pas de doute, c’était leur salon.

Le vrai clou du spectacle, cependant, s’est joué le long du rivage. Les fonds sont splendides, foisonnants, pleins de couleurs et de mouvements. Tandis que j’appelais Selim avec de grands gestes enthousiastes pour qu’il filme un magnifique banc de poissons argentés, celui-ci me répondait avec encore plus de vigueur… pour me signaler un requin de récif glissant tranquillement juste derrière le-dit banc. Bon, un petit requin, inoffensif en théorie – mais tout de même. Le retour au bateau s’est fait avec vigilance…

George Dog : apéro royal

Après tant d’émotions, on aurait pu tracer notre route… mais Lucien, flair légendaire oblige, a insisté pour qu’on jette un œil (et l’ancre) à George Dog, tout proche. Grand bien lui en a pris.

Ce petit mouillage paisible s’est transformé en apéro au sommet, avec un coucher de soleil d’anthologie qui peignait l’île et l’eau de teintes dorées, orangées, irréelles. Sous la surface, c’était tout aussi spectaculaire : requins dormeurs, requins de récif, et une profusion de poissons inconnus au bataillon, aux formes et couleurs si variées qu’on aurait dit une version sous-marine d’un carnaval brésilien. (Impossible de tous les nommer – nous avons essayé, notre latin est resté court.)

Cerise sur le gâteau : l’île pour nous seuls, une ambiance Robinson de luxe jusqu’au lendemain matin. Vers 10h tapantes, le calme s’est vu remplacé par le ballet millimétré des charters à l’heure de pointe, venus chercher leur dose de snorkeling en formation serrée. C’est à ce moment précis qu’on a souri, tout contents de naviguer à notre rythme, libres comme le vent – ou presque, quand ce dernier ne décide pas de s’absenter sans prévenir.