Navire PYTHEAS - Transatlantique 2024 - départ du Port de carnon (34)

Saint-Martin

avril 2025

Saint-Martin, c’est un peu comme ce colocataire imprévisible : parfois génial, parfois franchement louche. Pour ma part, j’ai plutôt bien aimé l’ambiance de Grand Case et ses airs de village branché un peu déglingué. Mais j’oscillais entre méfiance et amusement, surtout quand on a commencé à parler de requins tigres comme d’un animal de compagnie local (genre « ah oui, il est revenu hier, le 7 pieds, il aime bien ce coin »). Et Shirine, elle, comptait les boutiques stylées tout en tentant d’ignorer l’aura de film d’horreur qui flottait au-dessus de l’eau. Ou plutôt en dessous. Bref, Saint-Martin, c’est une île où l’on peut boire un ti-punch, acheter de jolis colliers, se faire poursuivre par des bernards-l’hermite la nuit… et se baigner en scrutant les environs comme si on était dans un remake de Jaws.

Grand Case et tour de l’île

Dès notre arrivée de nuit, on a senti le potentiel de Grand Case : de la musique, des lumières, des odeurs appétissantes de grillades… mais aussi ce petit frisson dans le dos quand on pense qu’un requin tigre de 2m10 a récemment été repéré pile au mouillage. Charmant. Pas étonnant que je montais dans l’annexe avec l’élégance d’un ninja sous tension. Mais bon, on a trouvé un super bar QG avec tout le nécessaire pour occuper les enfants : baby-foot, kaplas, fléchettes, billard… Pendant ce temps-là, nous, on savourait des cocktails. 

Grâce à notre petite voiture de loc, on a tenté d’explorer l’île. Sauf qu’on est tombés en plein carême. Résultat : tout était fermé. Même les églises semblaient en RTT. Phillisburg côté hollandais (oui oui, on change de pays en 3 virages). Marigot côté français. Un poil plus vivant mais pas de quoi casser trois pattes à un iguane.

Côté hollandais, mention spéciale pour leurs plaques d’immatriculation ultra stylées, on dirait des plaques de tuning de Miami. On a visité un mini fort qui sert aujourd’hui de nichoir à pélicans. Et bien sûr, le clou de la visite : la plage aux avions. Et oui, on a fait comme tout le monde : selfie sous un Boeing 747 et cheveux dans le vent façon pub L’Oréal.

On a aussi eu la chance de fêter Pâques à Saint-Martin, ce qui nous a valu une chasse aux œufs express à bord. On parle d’un timing serré : distribution, photos, cris de joie, et hop, tout le monde remet les chocolats au frigo avant qu’ils ne se transforment en fondue tropicale. C’était aussi l’occasion de découvrir une tradition locale assez inattendue : ici, pour le week-end pascal, les familles montent des campings de fortune directement sur la plage. Tentes, barbecues, enceintes, hamacs, et ambiance colo version créole

Anse Marcel

Après avoir dit au revoir à Shirine (bon courage pour tes trois vols d’affilée !), on s’est réfugiés à la marina de l’Anse Marcel pour une session « spa du bateau » : lessive, nettoyage, vidange des enfants. Une marina planquée entre collines et palmiers, un peu comme un Airbnb niché dans la jungle. Il fallait remonter une mini rivière pour la trouver, moins à l’avant pour surveiller que ça passe sans casse. Et là… Ultra calme… parce que vide. La plupart des bateaux étaient des charters qui faisaient dodo. Après une nuit ultra-reposante, cap sur Tintamarre.

Tintamarre

Ah Tintamarre… cette perle sauvage et inhabitée depuis les années 50. On avait le droit à une seule nuit au mouillage sous condition (sinon le ranger local vient te tirer les oreilles). De jour, c’est un défilé de touristes version « saucisse flottante » : une frite de piscine autour du ventre, lunettes fumées et GoPro vissée au front. La plage : canon. Les raies léopards qui sautent hors de l’eau ? Incroyable. Mais le must du must, c’est la nuit : des bancs de petits poissons bioluminescents sous le bateau, comme si la Voie Lactée s’était fait la malle pour aller piquer une tête. Magique.

Sur terre, c’était ambiance Jurassic Park version crustacés : des centaines de bernards-l’hermites qui se trémoussaient partout le soir. Le matin ? Disparus, remplacés par des iguanes qui détalaient façon vélociraptor dès qu’on bougeait un orteil. Des vestiges d’une vieille ferme, et le clou : une vraie carcasse d’avion encore visible sur l’île, témoin d’une époque où Tintamarre servait de piste d’atterrissage. Trois crashs plus tard… rideau. On comprend.

Retour à l’Anse Marcel & retrouvailles à Grand Case

De retour à l’Anse Marcel, cette fois au mouillage, on a profité des restos de la marina. L’un à l’italienne s’est fini à la frontale à cause d’une coupure générale (ambiance romantique façon camping), et l’autre, le Time Square, a bien plu à toute la tribu, surtout aux enfants, ravis de trouver un nouveau copain anglophone pour jouer à défaut de papoter.

Et puis, retour à Grand Case pour la cerise sur le gâteau : les retrouvailles avec Le Mérité mais aussi Le Kubilai, nos premiers amis de voyage rencontrés à Mahon, à Majorque. Les retrouver ici, à la veille de la transat retour, c’était un peu comme si la boucle était bouclée. Un joli clin d’œil du destin… ou des vents portants.